Le Food-Truck « Ch’Ti Talents » de Magdala est lancé à Lille

Depuis le 4 mars, l’association Magdala propose un service de restauration rapide avec un Food Truck auprès des étudiants de l’Université catholique de Lille du mardi au vendredi, mais aussi sur d’autres lieux de la métropole lilloise durant les périodes de confinement.

Chaque semaine, l’équipe du Ch’Ti Talents propose le midi un service de repas à emporter dans le respect des gestes barrière. Au menu : des frites maison, des sauces (Mag Poutine, Ch’Ti Talents, Fresch Nord), de la soupe, des desserts, le tout concocté dans la cuisine de l’association.

(Les photos visibles dans cet article datent d’avant l’épidémie de COVID-19. Nos équipes travaillent dans le respect des gestes barrière, munis des éléments de protection obligatoires.)

Un Food Truck comme il y en a tant à Lille ? Oui, mais pas tout à fait. Car le Ch’Ti Talents, « du goût et du sens », créé avec les personnes de Magdala est un chantier d’insertion. Le Food Truck de Magdala veut offrir à des personnes la possibilité de révéler et développer leurs talents à travers un emploi. Le travail d’équipe, le respect des règles d’hygiènes et de sécurité, la vente rapide, la préparation, la cuisson, le service, l’encaissement… sont au cœur de l’activité. Autant de compétences transférables dans un secteur où il existe des débouchés.

En parallèle, les salariés en insertion bénéficient d’un accompagnement pour affiner leur projet professionnel. Le but : que l’ensemble constitue un tremplin vers l’emploi durable. Magdala n’a pas choisi par hasard le secteur de la restauration : l’alimentation est un thème central dans ses activités, un atelier cuisine y existe depuis de nombreuses années.

Monter en compétences
Les premiers embauchés se démènent pour offrir un service de qualité aux étudiants, aux côtés de personnes en mission salariée, de personnes en service civique et de bénévoles.

« Pour l’instant je fais la caisse, rapporte Nathalie, salariée en insertion. J’aime bien travailler pour Magdala, faire de tout. Ça se passe très bien, on s’amuse bien. J’aime bien travailler, je suis toujours à l’heure. »

«  Je fais les frites, j’essaie d’être polyvalent, précise Christian, salarié en insertion. Je sers les sauces, je parle aux clients. J’ai besoin de travailler. Quand j’ai su qu’il y allait avoir un Food Truck qui allait ouvrir à Magdala, j’ai postulé. C’est un début, il faut apprendre le boulot, on apprend tous ensemble. Il y a une bonne ambiance avec les collègues. J’ai apporté des idées, comme les ardoises pour présenter les cookies. »

« Mardi j’ai préparé le persil et les champignons, et aujourd’hui je me suis occupé de la sauce, raconte Sandrine, salariée en insertion. J’apprends plus de choses, c’est intéressant. Cette première semaine, c’était bien, c’était fun, fatiguant un petit peu. Je veux aider les étudiants, aider les équipes et aider Magdala. On découvre des choses, je ne verrais plus jamais une baraque à frites de la même manière ! »

« Mon truc c’est les friteuses ; ouvrir et vérifier les bouteilles de gaz, vérifier les températures et faire la pré-cuisson, et la cuisson, estime Juan-Carlos. Pour moi c’était long sans travail, je suis motivé, j’aime le travail en équipe et prendre des initiatives. J’apprends des autres aussi. On est une bonne équipe, on se sert les coudes. C’est important quand on est en difficulté, et Gabriel est aussi là pour nous expliquer. Je montre aux personnes que je suis capable de faire autre chose que de l’espace vert ou du bâtiment. Je suis là pour créer de l’expérience, pour apprendre plus. »

« Je suis encadrant technique du Food Truck, ça veut dire être dans le camion, m’occuper que tout se passe bien au niveau des personnes, que les personnes arrivent à se former, à faire et à vendre notre produit au client, explique Gabriel. Les résultats de ces premiers jours sont positifs. La machine tourne, on a un beau camion, un bon produit, une belle cuisine, une belle équipe salariée ! La preuve que les personnes qui ont l’expérience de la précarité sont capables de s’investir au travail. »

2020-03-10 FOOD TRUCK CATHO (37)Une démarche communautaire
Pour en arriver là, un long travail de préparation avec l’ensemble de la communauté Magdala a été mené pendant l’année 2019. Deux essais de service ont été réalisés en avril et octobre pour vérifier la faisabilité du projet. Les participants bénévoles ont relu ces expériences. Cette évaluation, ainsi que des rencontres avec l’ensemble de la communauté Magdala ont nourri le projet d’ouvrir un Food truck pérenne, où des personnes auraient l’opportunité de travailler.

Le Ch’Ti Talents permet de mettre en œuvre le projet associatif de Magdala, dans la continuité de « Tous en projet », un accompagnement au projet de vie, et pour ceux qui le souhaitent, vers l’emploi. Le projet Food Truck est au cœur de l’association. Dans le prolongement de toutes nos actions, il est complémentaire des celles créées avec les personnes qui ont l’expérience de la précarité (accueil, hébergement, insertion par l’emploi, vie associative…).

Un tiers lieu
Le Ch’Ti Talents veut aussi construire un pont entre le monde des étudiants et celui des personnes qui ont l’expérience de la précarité, en se regardant autrement, et en vivant des choses ensemble. « J’aimerais que les personnes qui viennent, à travers quelque chose d’anodin comme acheter des frites, que ça les fasse sortir de leur zone de confort en se rendant compte de qui les a servis, dans quel contexte, explique François. Si ça ne les transforme pas en bénévole, qu’au moins ça leur fasse prendre du recul sur les inégalités. »

Un large soutien
Pendant toute l’année 2019, de nombreux partenaires ont apporté leurs concours au projet, notamment le Comptoir Volant, le chef Clément Marot. De nombreux mécènes nous soutiennent dans notre aventure comme la Fondation Brageac, la Fondation du Nord, la Fondation Eiffage, La Fondation Crédit Agricole Nord de France, la Fondation de Lille, la Fondation des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, la Fondation Treille Espérance, etc. Des institutions nous témoignent également leur soutien comme le Département du Nord, la Mairie de Lille, la Dirrecte.