Découvrir la force des personnes qui connaissent la galère

Maximilien nous raconte ce qu’il retient de sa mission de service civique à l’association Magdala, à Lille.

Je m’appelle Maximilien, je suis en 4e année à l’Institut Supérieur de l’Agriculture de la Catho de Lille, et l’année dernière, je cherchais un engagement au plus près des personnes qui étaient dans la rue, qui avaient l’expérience de la précarité. Assez par hasard, je suis tombé sur une amie qui m’a dit qu’un service civique était possible à Magdala et du coup, j’ai pris contact. Le projet correspondait vraiment bien à ce que je recherchais, particulièrement aussi dans la découverte d’une asso en dehors du monde étudiant, dans le fait de découvrir des gens différents, un monde différent de celui que je connaissais.

Je suis arrivé à Magdala dans une période de confinement pour prendre du temps avec les personnes accompagnées. Je n’avais pas conscience que la présence était aussi importante. Souvent dans la vie, on a une dimension de rentabilité, de rapidité, et, à Magdala, j’ai appris à prendre le temps avec les personnes, prendre le temps de partager, de rencontrer.

Une fraternité réelle, tournée vers l’autre

À Magdala, on peut rencontrer des personnes avec des parcours pas faciles, avec des histoires de vie qui peuvent remuer. Dans ce contexte, on vit une rencontre en vérité, profonde, avec des moments de vie ensemble qui enrichissent et qui permettent de prendre beaucoup de recul sur sa propre notion de réussite. Il y a aussi des rencontres surprenantes, déstabilisantes, qui amènent à la remise en question. Lorsque l’on est étudiant, c’est vraiment un cadeau de pouvoir faire ce travail sur soi, cette prise de recul alors qu’on est à une étape importante de la vie.

Souvent dans la vie, on a une dimension de rentabilité, de rapidité, et, à Magdala, j’ai appris à prendre le temps de partager.

J’ai découvert à Magdala une qualité de relation. La fraternité se construit dans la durée : une solidité de réseau qui permet de rassembler des personnes de tout horizon, une fraternité plus durable, et bien moins volatile que celle que je connaissais dans le monde étudiant. C’est une fraternité réelle, tournée vers l’autre.

J’ai également contribué à l’aventure Food Truck. C’était extra de pouvoir travailler avec une super équipe, où l’on prend en compte le parcours et les fragilités de chacun. Au fil de l’année, l’université a ré-ouvert, et j’étais fier et heureux de pouvoir être présent dans l’équipe du Food-truck lors des services à la Catho. Pouvoir servir les copains de cours, ça m’a permis de me rendre compte de la richesse que je vivais, pouvoir vivre cet engagement citoyen en poursuivant quelques heures de cours par semaine. J’ai constaté aussi l’importance de l’équilibre dans la vie d’étudiant. Cette ouverture sur l’extérieur m’a beaucoup apporté. Ce service civique m’a vraiment permis de prendre confiance en moi. J’ai développé des compétences techniques, des compétences humaines qui me sont précieuses, particulièrement dans la capacité à accueillir l’autre comme il est.

Beaucoup d’éléments m’ont marqué, mais je partagerai simplement que l’imprévu et l’improbabilité sont des choses fortes du quotidien de Magdala. Au-delà des fragilités, on découvre la force et les richesses des personnes. Magdala, il faut le vivre pour le croire !

Propos recueillis par Maxime